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Le discours gouvernemental rapporté par les médias, discuté par les médecins, psychiatres, administrateurs, syndicats, infirmiers, travailleurs sociaux, groupes communautaires, etc., porte sur le virage ambulatoire.
LeMSSS veut diminuer le nombre de lit par habitant pour se rapprocher de l’ontario. Il n’en fallait pas davantage pour que certains, au ministère de la Santé et des Services sociaux, entrevoient la possibilité d’une diminution du nombre de lits psychiatriques au Québec. Par contre, si la fermeture de lits en santé physique s’appuie en grande partie sur les nouvelles technologies médicales qui permettent la résolution plus rapide des pathologies et handicaps physiques, dans le secteur de la santé mentale, la désinstitutionnalisation ne se pose pas dans les mêmes termes.
La stratégie gouvernementale qui doit amortir les dépenses publiques dans le secteur de la santé mentale et qui impose aux différents groupes d’intérêts de «s’entendre» sur la reconfiguration du système de santé mentale pose manifestement des problèmes d’opérationnalisation. D’abord le partenariat ne résout en rien les conflits d’intérêts mutuels d’une part, entre les groupes communautaires et les groupes de professionnels et d’autre part, entre les groupes de professionnels eux-mêmes. Les groupes communautaires veulent une reconnaissance de leur action thérapeutique (aidant naturel) non explicitement statuée dans la Politique de santé mentale. Les groupes alternatifs ont été inclus dans une catégorie large d’organismes communautaires. De plus, les professionnels s’opposent fermement à cette reconnaissance. Les psychiatres considèrent que l’action thérapeutique ne relève pas des compétences des groupes communautaires, qu’ils doivent se limiter au soutien des familles et aux changements des mentalités (Boudreau, 1991b, p. 17-18)